Pour le week-end de Pâques, Paroles de Patrimoines s’expatrie en Bretagne, destination la Baie de Saint-Brieuc. Entre architecture et nature, une petite galette saucisse traditionnelle – L’occasion d’y retrouver une de nos parolières, une architecte bretonne que vous avez pu découvrir dans un précédent article : Road Trip sur les Gorges de la Sioule.
Aux alentours de Saint-Brieuc
Première étape de notre séjour, la ville de Saint-Brieuc. L’incontournable de la ville c’est surtout son marché du centre ville avec ses nombreux stands et surtout les galettes saucisses ! Car nous ne sommes pas vraiment en Bretagne tant que nous n’avons pas dégusté une bonne galette au soleil.
Sur le plan historique, la ville de Saint-Brieuc était autrefois un petit bourg organisé autour de sa cathédrale (la cathédrale Saint-Etienne) dont l’intérieur est remarquable. La commune va peu à peu s’étendre avec l’essor des maraîchers et des bourgeois commerçants, la proximité avec les îles britanniques étant un véritable atout de la position de la commune pour son développement.
La pêche et surtout la fameuse “grande pêche” fera de Saint-Brieuc un port stratégique au 17eme siècle.
La Grande pêche : durant 5 siècles, des milliers de marins ont traversé l’Atlantique pour aller pêcher la morue dans les terres reculées du Groenland et de la Terre-Neuve. Une activité rude et périlleuse où les marins partaient pour plusieurs mois.
La chute du lin et du chanvre va déclencher la première émigration paysanne. Les agriculteurs vont venir s’installer en ville pour travailler à l’usine et au port.
à voir : la gare de Saint Brieuc, une des plus belle de France / Port du Légué / Marché de Saint-Brieuc et galette saucisse
Plage des Rosaires et pointe du Roselier
A proximité de la ville, la mer.
Depuis la plage des Rosaires, petite cité balnéaire, vous pourrez profiter de l’air marin en flânant sur la plage ou faisant du cerf-volant. Pour les plus aventureux, vous pourrez emprunter le sentier côtier qui prolonge la digue pour découvrir un pans de nature entre terre et mer.
Créée au début du 20e siècle, la petite cité balnéaire est devenue en quelques décennies LA plage des Briochins* (*habitants de Saint-Brieuc).
Autre incontournable nature à proximité, la pointe du Roselier, pour prendre un peu de hauteur et découvrir un panorama sur la baie de Saint-Brieuc à 60m de hauteur.
A marée basse, vous pouvez observer les parcs à moules en contrebas. Des visites de l’exploitation sont d’ailleurs possibles pour les curieux. A l’Est, on peut observer le Cap d’Erquy, dont nous parlerons un peu plus bas. Sur les abords du sentier, un ancien four à boulet du XVIIIème siècle.
Saint-Quay-Portrieux, pionnière des stations balnéaires du littoral nord breton.
Cap à l’Ouest moussaillon, nous allons découvrir les stations balnéaires de Binic et Saint-Quay-Portrieux.
La station balnéaire de Binic émerge au début du XXe siècle avec la création de la ligne de chemin de fer des Côtes du Nord, qui facilite son accès depuis les grandes villes. A découvrir, les plages et son port mais aussi le petit patrimoine caché qui l’entoure : lavoirs, moulins, chapelles…En tant que station balnéaire, plusieurs villas emblématiques ont été construites, partez à leur découverte !
Bonus, la station se situe sur le GR34 et sur la route de la vélo maritime, l’occasion de visiter la Côte à pied ou à vélo pour les amateurs.
Du côté de Saint-Quay, vous serez surpris d’y découvrir une piscine d’eau de mer, construite sur la plage du Casino. Sur les côtes atlantiques, la marée façonne le paysage mais lorsque la mer se retire à plusieurs centaines de mètres de la plage, la baignade devient plus complexe. Ingénieuses, les piscines de mer émergent sur la côte pour retenir l’eau dans les bassins et permettre aux baigneurs de profiter de l’eau de mer plus facilement. Le principe est simple, la piscine se remplit à marée haute et conserve l’eau lorsque la marée redescend.
La station se développe à partir des années 1845 avec le premier hôtel qui ouvre ses portes pour accueillir la population désireuse de profiter des vertus de l’eau salée. Au départ, les quelques clients venaient séjourner chez les religieuses, avant que la station connaisse un véritable attrait.
Après la 1re Guerre mondiale, Saint-Quay-Portrieux connaît une période faste. Sous l’impulsion du maire de l’époque, Monsieur Delpierre, de nombreux équipements touristiques et balnéaires furent aménagés : quais, cales, piscine d’eau de mer, cinéma-théâtre, casino…
Le Casino était considéré comme un véritable complexe de thalassothérapie avec au rez-de-chaussée tous les équipements de divertissement : casino, bar, salle d’orchestre….et au premier étage, les équipements de soins : bains aménagées dans des alcôves, baignoires d’eau de mer chauffée, douches et tables de massages.
Des incontournables à découvrir le long de la baie de Saint-Brieuc !
Prendre de la hauteur au Cap d’Erquy (et au Cap Fréhel)
Prochaine étape de notre parcours, le Cap d’Erquy, classé Grand Site de France avec son voisin le Cap Fréhel. Celui-ci est attribué par le Ministère de la Transition Écologique uniquement à des sites totalement ou en partie classés et pour une durée de 6 ans. Le territoire des caps d’Erquy et de Fréhel est devenu le 19ème Grand Site de France en 2019.
Les deux Caps sont des lieux idéales de balade pour tous les amoureux de nature et de grand air. Surplombant la mer, des sentiers du GR34 permettent de longer la côte de bout en bout. Mais aussi, pour les moins sportifs d’entre-vous, comme Léa, vous apprécierez les différents choix de boucles de visites que vous pouvez emprunter selon votre temps et vos envies pour découvrir différents points de vues, les plages cachées, le patrimoine du mur de l’atlantique avec les vestiges de Blockhaus et de forts…
Ces deux sites sont classés pour leur richesse naturelle floristique et ornithologique. Les amateurs d’oiseaux pourront venir les admirer dans leur milieu en solo ou lors de visites guidées avec des spécialistes.
Au pied du Cap d’Erquy, la petite station balnéaire connue pour être la capitale de la coquille Saint Jacques !
Et pour les grands enfants, vous pouvez télécharger l’application Géocaching pour vous amuser à découvrir les caches disséminées un peu partout sur les deux Caps pour vous accompagner dans votre découverte du site à la manière d’une chasse au trésor grandeur nature.
Escale à Saint-Malo
Dernière étape et non des moindres, la ville de Saint-Malo ! Une étape incontournable de la Côte d’Emeraude, mais encore faut-il tomber sans trop de touristes. Notre conseil, privilégier un passage tôt le matin ou hors saison.
La ville fortifiée est imposante et remarquable dès l’arrivée, entourée du port et de la mer de part en part. Les remparts datent pour une partie du Moyen-Âge et différentes modifications ont été apportées par la suite au 17ème siècle. La cité Corsaire permettait de protéger la population essentiellement composée d’artisans et de pêcheurs. Malgré les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale, les remparts sont restés quasiment intacts contrairement à plusieurs constructions intérieures. Ce qui explique notre premier étonnement lors de la visite, les constructions sont récentes, et datent pour beaucoup de la reconstruction avec de grands volumes de béton.
Malgré tout, quelques hôtels particuliers et bâtiments emblématiques sont à découvrir en flânant dans les ruelles. L’incontournable cathédrale Saint-Vincent avec ses vitraux exceptionnels et son mélange de styles roman et gothique est le point phare de votre passage à Saint-Malo. Autre halte à prévoir, la visite de la chapelle Saint-Sauveur avec ses expositions temporaires, mélange d’art et d’architecture remarquable (c’est notre œil d’architectes qui parle ici aha).
Depuis les remparts, vous pourrez découvrir les différents forts Vauban, dispersés sur les îles alentours pour former la défense de la ville contre les anglais et hollandais. La baie a été fortifiée dès le 17ème siècle avec 4 forts bâtis sous l’ordre de Louis XIV. Ces forts étaient occupés pendant le Seconde Guerre Mondiale par les Allemands avant d’être laissés à l’abandon. Depuis plusieurs années, une équipe de passionnés veille à leur restauration pour raconter leur histoire au public et permettre la transmission de ce patrimoine remarquable.
Enfin, il convient de finir ce périple en Terres bretonnes en mangeant une dernière galette en terrasse ! Et là, vous avez l’embarra du choix ! Pour nous, ce sera chez Chantal, une des plus vieilles crêperie de la ville.
Nous ne sommes pas restés assez longtemps pour tout faire, vous pouvez largement rester sur place un ou deux jours pour tout découvrir : L’aquarium, la plage, les forts, la frégate…! Bonne visite !
