Comment valoriser le patrimoine local ?
Quelle est ton activité pro ? Peux-tu nous expliquer en quoi cela consiste ?
En avril 2024, j’ai décidé de créer ma propre entreprise, Gravier et patrimoines, spécialisée en étude et valorisation du patrimoine, afin d’aider les propriétaires publics ou privés à mieux connaître et à faire connaître les trésors cachés entre leurs mains 🤩.
Ma démarche vise à valoriser le patrimoine local, les lieux qui méritent d’être découverts et partagés, ainsi que de les rendre accessibles au plus grand nombre. J’ai fait de la pédagogie mon cheval de bataille car je crois fermement que la transmission du patrimoine est une étape cruciale pour mieux le préserver.
Par ailleurs, je souhaite aider les initiatives locales en mettant en place un programme de mentorat dédié aux associations. Ce programme a pour objectif de les assister dans la création de leurs animations, en leur fournissant le soutien, les outils et les conseils nécessaires pour développer des projets attractifs et durables.
En collaborant étroitement avec les acteurs locaux, j’aspire à promouvoir une découverte du patrimoine respectueuse et authentique.
Quel est ton parcours pour en arriver là ?
J’ai commencé mon cursus universitaire par une licence en histoire de l’art et archéologie, parcours histoire de l’art, suivi d’un master Mondes Médiévaux. Au cours de mes années de master, je me suis spécialisée en architecture gothique grâce à la rédaction de mes mémoires portant, l’un sur la façade occidentale de l’abbatiale de Saint-Antoine-l’Abbaye (Isère), l’autre sur le décor sculpté du portail majeur de cette même église. Le Covid-19 est venu un peu compliquer les choses, j’ai dû faire mon deuxième mémoire en deux ans.
En parallèle, j’ai réalisé des stages et un service civique au sein de différents types de structure afin de découvrir le milieu patrimonial sous plusieurs facettes. Cela m’a permis de comprendre les attentes et les contraintes de chacun de ces organismes, ce qui m’est très utile aujourd’hui.
Après mes études, j’ai tenté les concours de la fonction publique territoriale (attachée de conservation du patrimoine et assistante de conservation du patrimoine et des bibliothèques). J’ai aussi profité de ces temps de préparation aux concours pour continuer à me former, notamment sur l’accessibilité des lieux culturels aux personnes en situation de handicap et sur le lien entre tourisme et développement territorial.
Pourquoi ce métier ?
Amenée à déménager souvent, je me suis vite rendue compte que cet aspect de ma vie n’était pas compatible avec un travail fixe. Mais, surtout, la recherche commençait à me manquer…
Alors j’ai eu l’idée de me lancer à mon compte, ce qui me permet de créer ce métier sur-mesure, alliant mon goût pour la recherche et pour la découverte du patrimoine !
Ainsi, il m’offre la flexibilité nécessaire pour exercer partout en France, où que je puisse atterrir, et nourrit ma curiosité en me permettant d’étudier et de mettre en valeur des sites patrimoniaux sur tout le territoire français.
Quel serait le projet de rêve sur lequel tu aimerais travailler ?
Dans mes rêves les plus fous, j’aimerais aider une petite commune à prendre conscience du patrimoine présent sur son territoire, puis de mener l’étude historique et architecturale de l’un de ses sites (je dis un parce qu’il faut être raisonnable 🤪) et de monter le plan de valorisation. Et tout cela en impliquant les habitants car ce sont eux qui côtoient et qui font vivre le patrimoine local.
Quel métier voulais-tu faire enfant ? Que dirais-tu à ton “toi” enfant ?
Le premier métier dont je me souviens, c’est jardinière car j’adorais planter des fleurs avec ma mère. Mais celui qui m’a le plus marqué et qui m’est resté longtemps, c’est archéologue. J’étais passionnée par l’Egypte antique, je ne loupais pas un documentaire à la télé ou alors je les enregistrais avec le magnétoscope (la belle époque). J’ai même écrit un “livre” qui recensait les dieux et les pharaons (bon c’était du copier-coller de Wikipédia mais l’intention était là 😜).
Si je pouvais parler à la petite Coline, je lui dirais qu’elle étudiera effectivement l’archéologie (un peu), qu’elle travaillera dans un domaine qui la passionne (beaucoup) et qu’elle ne devra jamais lâcher ses rêves !
Un mot pour ceux qui aimeraient se lancer sur cette voie ?
Je dirais simplement : persévérance ! C’est un chemin exigeant, semé d’embûches, que ce soit dans le domaine des concours ou de l’entrepreneuriat. Mais avec la passion et la détermination nécessaires, les obstacles sont largement surmontables. Gardez toujours à l’esprit que le véritable but est de trouver un métier qui vous stimule et vous passionne !
Quels regards sur le patrimoine ?
Quel est ton rapport au patrimoine ? Qu’est ce que cela veut dire pour toi ?
C’est plus qu’un domaine d’activité pour moi, c’est une passion, limite un mode de vie ! Dès que je passe quelque part, je cherche ce qu’il y a à visiter, à découvrir, les spécialités régionales, etc. Pour moi, le patrimoine c’est l’essence d’un territoire, sous tous ces aspects. On pense naturellement en premier au patrimoine bâti mais il y a tant à découvrir autour de cela comme l’artisanat local et les spécialités culinaires (la gastronomie = meilleur patrimoine pour découvrir un territoire 😋).
Comment-est venu ton attrait pour valoriser le patrimoine local ?
Mon goût pour le patrimoine m’a été transmis par mon grand-père qui était féru d’histoire et de patrimoine local. Avec mes grands-parents et ma grande tante, j’ai sillonné les routes de ma Drôme natale à la découverte de ses trésors et en quête du meilleure grâtin aux ravioles.
Un lieu qui t’a particulièrement marqué ? Explique-nous
Sans hésitation : Saint-Antoine-l’Abbaye ! Au détour d’un virage, la route dévoile cette grande et belle église au milieu des collines. J’ai tellement été marquée par cette vision que, comme vous avez pu le lire, j’en ai fait mon sujet de mémoire presque 10 ans après ma première visite.
Un souvenir, une anecdote à raconter ?
Quand j’étais petite, mes parents m’emmenaient en vacances en Haute-Loire et je les embêtais à chaque village par lequel on passait pour aller visiter l’église. C’était un peu la carotte pour me faire marcher pendant les randonnées (et aujourd’hui, je ne conçois pas une rando sans avoir un lieu à visiter 😆 !)
