Crédit photo : Chloé Vollmer-Lo
Graphiste et illustratrice du patrimoine, peux-tu nous expliquer ?
Quelle est ton activité pro ? Peux-tu nous expliquer à quoi cela consiste ?
Je suis graphiste et illustratrice freelance et je me suis spécialisée dans la valorisation des territoires, à travers la communication visuelle.
Concrètement cela peut se traduire sous diverses formes : je peux aider à la conception d’une identité visuelle (logo, charte graphique), de supports de communication (brochure, flyer), site vitrine, visuels pour les réseaux sociaux ou la conception d’illustration (cartographie, plan illustré, cartes postales…).
Quel est ton parcours pour en arriver là ?
J’ai d’abord réalisé un BTS Design Graphique, pour y étudier les règles de typographie et de mise en page. Orientée vers les supports multimédias, j’y ai aussi appris à concevoir une maquette de site internet et ai acquis des bases de HTML/CSS et de montages vidéos (Première & After Effect).
Mes études ont été complétées avec un Diplôme Supérieur d’Arts Appliqués pour apprendre à mener un projet dans sa globalité. C’est durant ces deux années d’études que j’ai imaginé un dispositif visuel pour aider les personnes en situation de handicap à se déplacer de manière autonome dans le métro toulousain. Mon travail a pris son essence dans l’histoire locale, pour venir révéler à l’ensemble des usagers des transports pourquoi la station/le quartier se nommait de telle ou telle façon.
Ayant été repéré par Tisséo Collectivités (l’autorité organisatrice des mobilités de Toulouse) j’ai été embauché chez eux après mes études pour finaliser et concrétiser ce projet. Une réelle opportunité et un beau tremplin pour commencer ma vie professionnelle.
J’ai ensuite fait quelques années en agence de communication, où j’ai principalement travaillé pour le milieu hôtelier. . La clientèle me plaisait mais comme je ne pouvais pas toujours apporter ni le soin, ni la créativité souhaitée aux projets à mener, j’ai fini par me lancer à 100% en freelance pour pouvoir être en relation directe avec mes clients et être force de propositions.
Depuis, je suis ravie d’avoir travaillé avec des offices de tourisme, des guides-conférenciers, des gîtes, une collectivité des communes, etc… Et de pouvoir valoriser les spécificités de chaque territoire grâce à mon métier.
Vous pouvez retrouver mon travail sur mon compte @jpn.paradis
Pourquoi graphiste illustratrice ?
Dès mes 13 ans, j’ai commencé à “bidouiller” sur des logiciels de graphisme. Cela a commencé avec Photofiltre, pour réaliser des avatars et signatures pour un forum sur lequel j’évoluais sur mon temps libre. De fil en aiguille, j’ai continué à m’exercer en retravaillant l’apparence du forum sur des logiciels plus développés… Ce n’est que des années plus tard, au moment de m’orienter post-bac, que j’ai réalisé que le graphisme pouvait être un métier, en plus d’une passion.
Quant à l’illustration, bien que j’ai toujours aimé dessiner, j’ai longtemps gardé cette activité comme un simple plaisir personnel. A force de faire des croquis d’observation et de participer à des challenges créatifs, j’ai progressé, pris en confiance et eu mes premières opportunités professionnelles.
Aujourd’hui je suis ravie de pouvoir me présenter avec la double casquette : graphiste ET illustratrice. Ce sont deux métiers différents mais complémentaires.
Quel serait le projet de rêve sur lequel tu aimerais travailler en tant qu’illustratrice du patrimoine ?
Il y a tellement, ahaha ! C’est très difficile de répondre à cette question !
Bien que cela me paraisse un peu improbable aujourd’hui (mais n’est-ce pas le principe des projets de rêve ?)… J’aimerais illustrer un des panneaux visibles sur le réseau routier, en particulier sur les autoroutes et qui sont reconnaissables grâce à leur couleur dominante marron : Ils viennent mettre en image un intérêt culturel ou touristique dans la région.
Quel métier tu voulais faire enfant ? Que dirais-tu à ton “toi” enfant ?
Je souhaitais être écrivain. Quelque part, je pense que dans un coin de ma tête, c’est toujours un objectif de vie, mais n’écrivant plus (là où j’ai passé mon adolescence sur des forums d’écriture), je ne mets pas toutes les chances de mon côté.
En attendant je me dis qu’avec mes créations, je raconte des histoires grâce à un autre médium. Alors je dirais à ma mini-moi de s’accrocher et de suivre ce qui la passionne : si elle a envie d’écrire qu’elle le fasse, si elle a envie de s’amuser sur des logiciels de graphisme tout autant.
Un mot pour ceux qui aimeraient se lancer sur cette voie ?
C’est un métier passionnant et où l’apprentissage est constant ! Mon petit conseil (celui que j’essaye d’appliquer au quotidien) : Mettez-vous des challenges qui vous sortent de votre zone de confort mais qui restent pour autant réalistes. C’est selon moi une des meilleures façons de progresser.
Comment le patrimoine nourrit tes projets ?
Quel est ton rapport au patrimoine ? Qu’est ce que cela veut dire pour toi ?
Pour moi, le patrimoine est un mot qui englobe toute la richesse d’un lieu. C’est à la fois l’architecture, les paysages, la gastronomie, la culture, la faune, la flore, le folklore… Et j’en oublie très certainement.
Ce qui le rend si intéressant, c’est justement sa pluralité et sa diversité. Cela fait qu’on ne s’en lasse pas et qu’on éprouve (pour moi en tout cas), une curiosité et fascination pour lui.
Comment t’es venu(e) ton attrait pour le patrimoine ?
Je dis souvent que j’ai passé mes vingt premières années entre sept départements (Lozère, région parisienne, Charente-Maritimes, Aveyron, la Réunion, le Lot, Haute-Garonne). Je me sens à la fois originaire de “partout” et de “nulle part”… Alors même si je ne me souviens pas de chacune de ces destinations (notamment lorsque j’étais trop jeune), je pense que cela a fortement impacté la personne que je suis et mon attrait pour ce qui rend chaque territoire unique : son patrimoine.
Un lieu qui t’a particulièrement marqué ? Explique-nous
Je dirais le cirque de Mafate, sur l’Île de la Réunion. C’est un lieu à part, accessible seulement en hélicoptère ou par des sentiers de randonnée. Je suis fascinée par la beauté de cet espace sauvage et ces remparts abrupts. C’est vraiment à voir si on a la possibilité de s’y rendre.