Randonnée itinérante sur les terres du Gévaudan avec Alexia

C’est sur les terres du Gévaudan que mon compagnon et moi-même avons choisi de faire une boucle de 100 kilomètres en quatre jours. Une aventure à la portée de tous dans de bonnes conditions. En effet, cette boucle ne présente pas un très gros dénivelé et les étapes sont raisonnables : entre 20 et 30 kilomètres par jour. Une bonne condition physique est nécessaire et il est préférable d’avoir l’habitude de marcher mais rien de surhumain. Avec un peu d’entraînement tout le monde peut découvrir ces fabuleux chemins que nous avons parcourus ! Il est également possible de faire seulement ce qui vous paraîtra le plus intéressant sur 100 kilomètres et de ne pas vous embarquer dans une rando de plusieurs jours. Voici un résumé de notre périple pour vous donner quelques idées. Sur ces quatre étapes nous partons à la découverte du patrimoine culturel, naturel et gastronomique du territoire du Gévaudan ! 

Départ pour les Terres du Gévaudan

Etape 1 : 23 kilomètres. Départ au village de Paulhac-en-Margeride pour rejoindre le lieu-dit « le Trailus » du village de Ruynes-en-Margeride.

Notre périple démarre à 5h du matin. Nous partons dans des conditions difficiles car la canicule est annoncée dès ce lundi et jusqu’à la fin de la semaine. Notre ennemi sera donc ni le dénivelé ni les kilomètres mais le soleil. Chaque jour nous allons engager une course contre le soleil pour arriver avant les heures les plus chaudes !

Nous démarrons à Paulhac-en-Margeride, en Lozère, qui se trouve sur le GRP  de Saint-Flour que nous allons suivre jusqu’à notre gîte pour la nuit. Nous marchons en direction du sommet du Mont Mouchet qui lui est en Haute-Loire. Nous sommes vraiment au fin fond de l’Auvergne ! Ce mont est un lieu chargé d’Histoire. D’abord celle de la bête du Gévaudan en 1767. Jean Chastel aurait abattu la fameuse bête au mois de juin de cette même année mettant ainsi fin à la terreur de la population et aux nombreuses tueries attribuées à la bête.

Le Mont Mouchet fût également le décor d’une bataille entre la Wehrmacht et la résistance française durant la Seconde Guerre Mondiale. Il était, un lieu de rassemblement pour les maquisards et les réfractaires au STO. En juin 1944, de nombreux résistants et civils seront tués par l’armée allemande.

Aujourd’hui, le sommet du Mont Mouchet est un lieu calme et paisible, loin de ces histoires sanglantes. Il offre un magnifique point de vue sur les Monts du Cantal, le Massif du Sancy et la Chaîne des Puys. Sur le chemin menant au sommet nous avons croisé un magnifique chevreuil. Nous avons atteints son point culminant d’une hauteur de 1497 mètres peu après le lever du soleil et nous avons pu profiter de ces magnifiques paysages à l’heure dorée du matin.

Après un petit déjeuner au sommet avec vue, nous avons continué notre chemin jusqu’au Monument national à la Résistance et aux Maquis de France du Mont Mouchet. Un monument de 12 mètre de haut réalisé par l’architecte Pierre Petit et le sculpteur Raymond Coulon. Sur ce monument est sculpté deux maquisards l’arme au poing. Plus loin, se tient le musée de la résistance. Il était tôt quand nous y sommes passés et comme nous avions notre course contre le soleil, nous n’avons pas attendu qu’il ouvre pour le visiter ! Plus loin sur la route, nous sommes également passé devant une plaque à la mémoire du colonel Beltrame mort à Trèbes en 2018, lors d’une attaque terroriste.

Notre route nous mène ensuite sur la croix de la Paille. Après avoir descendu le Mont Mouchet, il faut à présent reprendre un peu de hauteur. C’est sous un soleil déjà chaud que nous arrivons à une croix de fer, surnommée « la Croix de la Paille ». Nous sommes loin de la météo qui est à l’origine de l’édification de cette croix. C’est à la fin du siècle dernier, par une tempête durant un rude hiver, qu’un certain Jean Bony s’était perdu. Il avait cru son heure arrivée quand il reconnut un « paillou » et pu s’orienter. Reconnaissant il fit érigé une croix de fer qui porte le nom de la « Croix de la Paille ».

Après cette croix, un peu de plat mais pas un brin d’ombre. Nous traversons un vaste plateau à l’herbe jauni par le soleil. Des prés remplis de vaches, toujours la vue sur les Monts du Cantal, le Massif du Sancy et la Chaîne des Puys mais pas un humain. Nous sommes loin des sentiers ultra fréquentés durant l’été. Ici c’est un calme absolu qui règne. Même les vaches ne perturbent pas le silence ambiant ! Notre marche est ponctuée de quelques arrêts pour ramasser mûres et framboises qui poussent partout le long du chemin !

Nous finissons par arriver au lieu-dit « le Trailus » qui fait parti du village de Ruynes-en-Margeride, aux alentours de 13h. Le gîte où nous allons dormir se nomme « Les Volpilières ». Nous avons de la chance, lorsque nous arrivons notre chambre est déjà libre ! On va pouvoir se poser et prendre une douche. La chambre est spacieuse, je ne pourrais pas dire si elle est lumineuse car avec la chaleur nous gardons les volets fermés. Le gîte possède également une piscine, idéal pour récupérer après une bonne journée de rando ! Sauf que j’ai oublié mon maillot de bain. Et pas que le maillot de bain d’ailleurs ! J’ai également oublié le carnet de chèque pour payer ! Ce qui nous vaut un aller-retour à Ruynes-en-Margeride pour aller retirer de quoi payer. Il faut parcourir 3,5 kilomètres pour rejoindre le village. C’est raisonnable sauf quand il fait plus de 30° et qu’on a déjà marché une bonne partie de la journée !

Cet oubli nous aura valu 7 kilomètres supplémentaires, mais finalement c’est un mal pour un bien, car sans cet oubli, il nous aurait manqué 6 kilomètres pour réaliser notre objectif de 100 kilomètres.

Au menu : des spécialités auvergnates, car nous sommes dans le Cantal. En entrée, Pounti, un plat typique du Cantal. C’est un plat ancien dont l’élément principal est le pruneau et de la viande de porc. Il se présente comme un cake. Ensuite comme plat principale, Truffade à la tomme de Cantal, évidemment !! Il s’agit de fromage fondu sur des pommes de terre rissolées accompagné de charcuterie. On termine par le bon fromage auvergnat (encore !) et une tarte à l’abricot. Heureusement qu’on avait pas mangé à midi, sinon cela aurait été dur de tout finir !

Vue depuis le Mont Mouchet

Direction les Gorges de la Truyère

Etape 2 : 28 kilomètres. Départ depuis « Le Trailus » lieu-dit du village de Ruynes-en-Margeride pour rejoindre Le Malzieu-Ville.

Après avoir mangé le petit déjeuner que le gérant nous a gentiment préparé la veille et laissé à disposition dans notre chambre, nous démarrons cette nouvelle étape à 5h du matin. Nous passons à nouveau à Ruynes-en-Margeride mais, de nuit cette fois. Cela nous permet d’apprécier les beaux vitraux de l’église qui sont éclairés. Nous continuons sur le GR4 qui est aussi le GRP du Tour de la Margeride. Pour l’instant nous sommes sur une route départementale qui nous mène au Moulin de Ruynes-en-Margeride. Le cours d’eau au près duquel est érigé cette bâtisse n’est pas très abondant. Nous quittons la route pour prendre un sentier qui grimpe à travers la forêt. Nous sortons des bois à temps pour admirer les premières lueurs du jour sur les Monts du Cantal, une vue que nous allons bientôt quitter. Les vaches sont toujours là dans les prés et nous regardent passer.

Pour le moment tout va bien, le chemin descend en direction des gorges de la Truyère. La Truyère est un cours d’eau qui traverse le Cantal, la Lozère et l’Aveyron. Elle est enjambée par le fameux Viaduc de Garabit quelques kilomètres plus haut et le château d’Alleuze se tient également sur ses rives. Si pour notre rando, nous ne passerons sur ses berges qu’une seule fois, les gorges de la Truyère sont vraiment un lieu fabuleux pour randonner.

Nous enjambons la Truyère, le lieu pour franchir la rivière est presque à sec et nous remontons de l’autre côté des gorges. Le chemin est superbe, même si avec les pierres, c’est loin d’être une autoroute ! La montée est difficile, enfin surtout pour moi ! Mon compagnon souffre beaucoup moins de la chaleur. Nous arrivons finalement en haut et nous sommes récompensés par une superbe vue sur les gorges et les Monts du Cantal qui s’éloignent de plus en plus.

Nous poursuivons notre route. Nous traversons un petit village, un chien nous dit bonjour, mais on ne croise toujours pas d’humain ! Il faut reconnaître qu’il fait très chaud même le matin. Les gens restent probablement chez eux pour se protéger de la chaleur. Vers 10h nous traversons une étendue en plein soleil. Le chemin traverse le plateau et il est bordé par des prés plein de vaches. Elles nous font un peu pitié toutes ces vaches en plein soleil avec aucun arbre pour leur apporter un peu d’ombre. Je ne sais pas à quel moment nous sommes passés en Lozère, mais à partir de ce point on à l’impression que le paysage change et devient plus « aride » qu’il ne l’était déjà.

Après 20 kms, nous arrivons au village de Saint-Léger-Du-Malzieu. Pas une goutte ne coule à la fontaine d’eau potable. Heureusement nous avons assez d’eau pour toute l’étape. Nous faisons tout de même une pause à l’ombre des arbres sur un banc. Le village est traversée par la Truyère et nous profitons de la fraîcheur apporté par le cours d’eau. Le clocher de l’église romane Saint-Barthélemy est vraiment très beau. On n’a pas l’habitude d’en voir de comme ça dans le Puy-de-Dôme, le département où nous vivons. Il s’agit d’un clocher à peigne à quatre arcades.

Il nous reste que 8 kilomètres, mais c’est du dénivelé positif qui nous attend pour cette fin d’étape ! Toutefois la suite du parcours est magnifique, le chemin est à l’ombre, à nouveau un chien nous tient compagnie quelques temps. Nous passons devant la via ferrata de la Roche aux fées. Elle a l’air d’être une superbe aventure à faire avec un tel décor ! C’est une activité que nous avons rajouté à notre to do list pour une prochaine fois ! Nous arrivons enfin au sommet de la côte, où est érigé l’église romane Saint-Pierre le Vieux. Elle aurait été construite vers le milieu ou la fin du XIème siècle. Elle n’a pas de clocher. L’histoire raconte qu’en 1573, le capitaine Matthieu Merle aurait assiégé le Malzieu et aurait ensuite décidé de piller l’église. Mais les moines avertis étaient déjà partis lorsqu’il arriva sur les lieux. Furieux, il ordonna d’abattre l’église. C’est ainsi que le mur Ouest et les trois cloches ont été abattus. Le mur a été reconstruit mais pas le clocher.

Nous descendons ensuite sur Le Malzieu-Ville par une départementale. Nous arrivons au-dessus du village. Le point de vue est magnifique.

Dans le village deux statues de la bête du Gévaudan nous rappellent que nous sommes sur les terres du Gévaudan. L’une à l’entrée du village représente deux paysans face à la bête, l’autre, un homme couvert d’une peau de loup. On doit ces deux sculptures à Louis Castel. Nous n’avons pas eu le temps d’en apprendre plus sur l’Histoire du Malzieu mais apparemment ce village a fortement été marqué par les terribles meurtres de la Bête du Gévaudan. Toutefois, si nous n’en apprenons pas plus sur l’Histoire du village, une fois les sacs posés à notre hôtel, nous flânons dans les rues du bourg médiéval. Nous entrons dans la très belle collégiale Saint-Hippolyte du Malzieu. A l’intérieur de l’église, on peut voir une statuette de la vierge Marie très particulière : la façon très droite dont la vierge est assise sur le siège, l’enfant tient le livre des évangiles dressé sur ses genoux, une certaine lourdeur se dégage de cette sculpture…. Il existe quatre autres statuettes de ce type dont une se trouve à Châteauneuf-les-Bains dans le Puy-de-Dôme. Il faudra qu’on aille voir cela à l’occasion ! Je profite également de ce passage à l’église, pour allumer une bougie pour mes pieds qui commencent à sérieusement souffrir de la chaleur ! je prie pour qu’ils tiennent jusqu’à la fin.

Le soir pas de gastronomie locale, simplement des tapas « chez Pierrot ». Un petit resto dans le village fort sympathique que je recommande. Une terrasse très agréable, un service impeccable et des tapas très bonnes, qui calent bien l’estomac de deux marcheurs ! Avant de rentrer à l’hôtel nous achetons le petit déjeuner à la superette du coin car le lendemain pas de service petit déjeuner à 4h du matin !

Sur les terres du Gévaudan
Vue sur les gorges de la truyère

Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle

Etape 3 : 25 kilomètres. Départ au Malzieu-Ville pour rejoindre Chanaleilles.

Nouvelle journée sur les terres du Gévaudan et donc nouvelle étape ! Cette fois le départ se fait à 4h30 du matin. On part de plus en plus tôt mais il fait aussi de plus en plus chaud ! Cette étape aura été pour moi la plus longue et la plus dur. Les 10 premiers kilomètres sont long et ennuyeux. Heureusement c’est la partie que l’on fait de nuit. Quand il commence à faire chaud, il est préférable de marcher sur un chemin sympa, on oublie un peu les difficiles conditions météorologiques.

Nous passons le col de Montruffet à 1175 mètres à l’aube, après un petit détour parce qu’un le GR nous faisait passé par un pré qui était clôturé. A l’intérieur il y avait des vaches (encore !) avec leurs veaux. Mon compagnon prudent à préféré faire un détour. Lorsque le soleil se lève, nous arrivons dans le village de La Vialatte. Un patou énorme (j’ai vu pas mal de patou et celui-ci était vraiment énorme !) arrive en aboyant. Je fais celle qui est sûr de moi et je passe sans le regarder. C’est bon le bluff à marcher, il nous laisse passer ! Un peu plus loin, on s’installe sur un banc pour prendre le petit déjeuner avant de poursuivre notre route. Elle est un peu ennuyeuse. C’est une départementale, il n’y a pas grand-chose à voir jusqu’à Lajo. Ce village est tout petit mais son clocher se démarque des habitations. Le soleil juste derrière lui donne un côté presque divin. Avec les réglages de mon appareil photo, cela lui fait une auréole !

Il reste encore un peu de départementale avant de rejoindre un chemin mais cette fois on croise des chevaux et des chèvres. Ça change des vaches !

Enfin nous rejoignons le GR65, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Toutefois, on le prend à l’envers. Alors que tout le monde descend vers le Sud, nous sommes les seules à prendre la direction du Puy-en-Velay. A partir de là jusqu’à la fin de l’étape, finit la solitude ! On croise des centaines de pèlerins ! L’ambiance est bonne enfant, on ressent une certaine bienveillance ambiante,… Ce n’est pas oppressant comme cela peut l’être sur certains chemins de randos très fréquentés.

Nous faisons un arrêt à la Chapelle de Saint-Roch. Nous nous arrêtons avant tout parce que devant la chapelle, il y a une fontaine qui coule (très peu mais elle coule !). Première fois depuis le premier jour que l’on peut remplir nos gourdes. On discute avec des pèlerins près de la fontaine puis nous faisons un petit tour dans la Chapelle avant de poursuivre notre route. Nous repassons en Haute-Loire, mais une statue de la bête du Gévaudan peu avant le relais du Sauvage, nous rappelle que nous n’avons pas quitté les terres du Gévaudan ! Nous sommes à présent dans le Haut-Gévaudan.

Nous continuons jusqu’à un relais de Saint-Jacques de Compostelle, le domaine du Sauvage. Il paraît que c’est une très bonne auberge mais nous ne profiterons pas de leur hospitalité. Il fait vraiment très chaud et il nous reste encore 5 kilomètres avant d’arriver à Chanaleilles, donc on ne traîne pas ! Il faut maintenant arriver rapidement avant de prendre un coup de chaleur.

Après le domaine du Sauvage, nous avons encore une portion de chemin à faire en plein soleil. On prend notre courage à deux mains et on se lance dans cette nouvelle « traversée du désert ». Encore des vaches, dans les prés complètement jaunis par le soleil, qui nous regardent passer. On n’est pas dépayser ! Les quelques kilomètres suivant sont heureusement à l’ombre. Le chemin serait agréable s’il ne faisait pas si chaud. L’ambiance est top ! Les gens sont souriants, disent bonjour, font quelques blagues : « alors c’était comment Compostelle ? » (n’oublions pas que nous faisons le chemin à l’envers !).

Mais le dernier kilomètre sera le plus dur ! En plein soleil, sur le goudron. Heureusement que c’est en descente. A un moment je sens que ma canne s’enfonce, le goudron commence certainement à fondre. Enfin nous arrivons au gîte « le Café du Pont » à Chanaleilles. Mais on ne peut avoir nos chambre qu’à partir de 15h. Nous montons donc vers le haut du village au bar, du même nom pour se rafraîchir avec une bière. Rien de tel qu’une bonne bière pour se remettre d’une rando éprouvante ! Il est midi. On ne visite pas le village, on est bien trop fatigué et il fait bien trop chaud. On s’allonge dans l’herbe à l’ombre d’un arbre et on se repose.

A 15h on descend au gîte. Nous sommes nombreux à y passer la nuit. Tous font Compostelle sauf nous ! L’ambiance est formidable. Il y a une belge, un couple de néerlandais, et des gens d’un peu partout en France. La gérante du gîte nous raconte des anecdotes incroyables sur les pèlerins qui sont passés par là. A table, nous échangeons avec tout le monde, on se raconte nos aventures sur le chemin de Saint-Jacques. On mange bien et le poulet est excellent. Les fromages viennent de la ferme d’à côté. Cuisine locale !

Nous dormons en chambre, mais il est aussi possible de dormir en dortoir. Le petit déjeuner est préparé la veille ainsi chacun part à l’heure qu’il souhaite. Un des pèlerins qui est passé quelques jours avant nous, partait chaque matin à 3h. Encore plus matinale que nous !

La gérante nous parle d’un super point de vue pas loin de Chanaleilles. Cela tombe bien, notre étape de demain passe juste à côté, à deux cent mètres. Pour les autres se sera une autre fois car ils ne sont pas dans la bonne direction. Sur tout les logements que nous avons fait, c’est ici que nous avons passé la meilleure soirée.

Vue sur le Malzieu-ville
Bête du Gévaudan

La boucle est bouclée !

Etape 4 : 18 kilomètres. Départ de Chanaleilles à Paulhac-en Margeride.

Lever 4h, pour une fois on prend le petit déjeuner. On fait couler le café pour les autres mais il n’y en aura pas pour nous ! Pas le temps d’attendre qu’il soit coulé. A 4h30, nous sommes déjà sur le chemin. Mais pas celui de Compostelle ! On le quitte pour reprendre le GRP du Tour de la Margeride. Nous avons 7 kilomètres à faire sur les terres du Gévaudan avant d’arriver au super point de vue dont la gérante du « Café du Pont » nous a parlé la veille. On a décidé de faire le lever de soleil là-bas. Premier vrai lever de soleil avec point de vue, « d’organiser » depuis que nous sommes partis.

Nous arrivons au sommet du Truc de la Garde aux premières lueurs de l’aube. On va pouvoir profité de tous les dégradés de couleurs jusqu’aux premiers rayons du soleil. Ici, les montagnes s’appellent des « Trucs » ! Et ce Truc culmine à 1486 mètres. On a une vue totalement dégagée à l’Est et à l’Ouest. Le spot parfait pour les lever et coucher de soleil ! Le Truc de la Garde se situe pile sur la ligne qui sépare la Lozère et la Haute-Loire ! J’imagine que si l’on est sur la table d’orientation côté Est on est en Haute-Loire et sur la table d’orientation côté Ouest on est en Lozère. Entre les deux tables d’orientation, il y a une autre table. Il s’agit du plan de chasse de la bête du Gévaudan ! Chaque jour de cette boucle en Lozère, dans le Cantal et en Haute-Loire, nous aurons eu quelque chose qui nous rappelle la bête du Gévaudan. Quel fléau terrible cela a dû être pour qu’elle soit encore si présente dans les esprits !

Ce lever de soleil fût le plus beau de ces quatre matins, mais dès que les premiers rayons ont eu pointé le bout de leur nez, on ne traîne pas. On veut vraiment finir tôt, il fait trop chaud !

Le chemin se poursuit jusqu’au vestige d’une petite église : Notre-Dame de Beaulieu. Au Moyen-Age, elle était un refuge pour les pèlerins de Compostelle. C’est pourquoi sur la Croix devant les vestiges de l’église, est sculpté le coquillage de Compostelle. Sous un arbre, à côte de ces vestiges, il y a deux tables avec des bancs. On s’est dit que s’était un lieu fort sympathique pour faire une pause. Ce qui est dommage, est qu’on venait de la faire un peu plus bas ! Tant pis on prendra un petit goûter sous l’arbre une autre fois !

On voit rapidement le village de Paulhac-en-Margeride. Nous sommes juste au-dessus. On se rend compte que l’on doit redescendre dans la vallée pour remontrer un peu avant d’atteindre l’arrivée.

Le dernier kilomètre est le pire de ces quatre jours ! C’est du goudron, en monté, en plein soleil. Heureusement qu’il n’est que 9h du matin. On est heureux d’entrer enfin dans le village ! Et soulagé de voir que la voiture est toujours là ! On ne rentrera pas à pied !! Une fontaine coule sur la place du village. Elle n’est pas potable mais on se rafraîchit les bras et le visage.

Notre-Dame de Beaulieu
Truc de la Garde - Terres du Gévaudan

Nous avons donc fait 101 kilomètres sur les terres du Gévaudan, une semaine où la canicule était annoncée. Nous n’avons pas pris de risques car nous avons marché très tôt le matin et nous avons emporté avec nous chaque matin deux litres et demi d’eau par personne. Nous n’avons jamais marché aux heures les plus chaudes. Mise à part le premier jour, nous sommes toujours arrivés au plus tard à midi. C’était une belle expérience, très enrichissante. Notre seul regret est cette course permanente contre le soleil qui a fait que nous n’avons pas accordé le temps qu’il aurait fallu a beaucoup de lieux où nous sommes passés. Mais ce n’est pas grave ! Nous reviendrons randonner sur les terres du Gévaudan !

Randovergnats contributeurs de Paroles de Patrimoines

Les Randovergnats c’est une petite famille en Auvergne à la recherche des plus beaux paysages et des lieux chargés d’Histoire ! Mini-puce, notre fille de 7 ans apporte son regard d’enfant sur le monde et ses questions existentielles. Mon compagnon qui est paysagiste, enrichit chaque
promenade de ses connaissances sur la flore. Quant à moi je suis une enseignante en philosophie qui voit le monde avec émerveillement. Notre compte instagram a pour objectif de transmettre notre amour de la nature et les connaissances que nous acquérons sur les chemins que nous parcourons, le tout ponctuer de quelques réflexions philosophiques !