Nom : Duponchel
Prénom : Julie
Réseaux sociaux : Facebook (Les Patri’Minots) – Instagram (patri_minots) – Linkedin (Les Patri’Minots)
Lieu de vie : Hautes-Pyrénées
A propos de ton métier …
Quelle est ton activité pro ? Peux-tu nous expliquer à quoi cela consiste ?
Je suis animatrice du patrimoine indépendante et guide-conférencière. Je conçois et anime des visites et ateliers autour du patrimoine, avec une préférence pour le jeune public. Je travaille avec des offices de tourisme, associations et collectivités territoriales et des écoles pour sensibiliser à l’histoire, au patrimoine local et de manière générale à notre environnement de vie.
Et quand je ne suis pas en animation, je conçois des outils de valorisation : des brochures, des jeux de piste, des mallettes d’exploration, des livres ou des illustrations.
Un seul mot d’ordre : partager et s’amuser autour du patrimoine !
Quel est ton parcours pour en arriver là ?
J’ai fait un master en archéologie à l’université de Bordeaux. Mais à l’issue de mes études (en 2010), ne trouvant pas de contrat, j’ai effectué un service civique dans une association d’animation et de valorisation du patrimoine (label Pays d’art et d’histoire) et j’ai découvert la médiation alors que je n’avais jamais fait de visites guidées… Ça a été une révélation, j’ai abandonné l’archéologie professionnelle (j’ai fait quelques chantiers bénévolement dans une association limousine pendant quelques années) et je me suis consacrée à la valorisation du patrimoine. Après plusieurs expériences en association et en collectivités territoriales et suite à un déménagement, j’ai créé mon entreprise en 2021.
Pourquoi ce métier ?
Je suis passionnée d’histoire depuis l’enfance. Ça a longtemps été l’Egypte puis l’Antiquité gréco-romaine. Je n’ai jamais envisagé de faire autre chose. Du coup, j’ai d’abord voulu être archéologue jusqu’à ce que je découvre le métier d’animatrice/guide. Comme j’aime aussi écrire et raconter des histoires, la médiation me permet d’allier les deux : la grande Histoire et les petites histoires.
Quel serait le projet de rêve sur lequel tu aimerais travailler ?
Oulà, il y aurait plein de choses que j’aimerai faire mais je crois que j’aimerai vraiment retravailler sur un livre. Peut-être à nouveau sur le patrimoine industriel et la mémoire. Pouvoir faire des recherches en archives, interroger des témoins, écrire et mettre en page un ouvrage, voire imaginer des médiations (expo, conférences, visites) autour du livre, ce serait un projet vraiment complet qui allierait tout ce que j’aime faire.
Quel métier tu voulais faire enfant ? Que dirais-tu à ton “toi” enfant ?
Je voulais être archéologue.
Je lui dirai : “crois en tes rêves mais garde les pieds sur terre et persévère” (car on ne m’avais pas dit que les métiers passions ce n’est pas de tout repos et que ce serait difficile d’y arriver)
Un mot pour ceux qui aimeraient se lancer sur cette voie ?
De se renseigner auprès d’autres animateurs ou guides sur les conditions de travail car les places ne sont pas nombreuses et malheureusement c’est un métier qui n’est pas reconnu à sa juste valeur et trop souvent précarisé.
Quels regards sur le patrimoine ?
Quel est ton rapport au patrimoine ? Qu’est ce que cela veut dire pour toi ?
Pour moi, le patrimoine c’est bien sûr notre passé, les modes de vie de nos ancêtres mais c’est surtout un guide pour l’avenir.
J’aime bien cette citation : « Si j’ai vu plus loin, c’est en me tenant sur les épaules de géants” (I. Newton mais Bernard de Chartres avait déjà utilisé une image similaire).
C’est en comprenant les actes de nos ancêtres que nous construirons notre avenir.
Dans le contexte actuel, comprendre comment nos anciens vivaient, construisaient en se basant sur leurs ressources et leur connaissance du territoire me semble primordial.
C’est pour cela que sensibiliser les jeunes à leur environnement (naturel certes mais aussi social et culturel) me tient particulièrement à coeur.
Et puis le patrimoine est un formidable vecteur de lien social entre les générations.
Comment t’es venu(e) ton attrait pour le patrimoine ?
Je pense que cela vient d’abord de mes parents qui eux-mêmes adorent visiter des sites patrimoniaux et nous ont fait faire plein de visites quand nous étions enfants.
Mes grands-parents maternels habitaient dans un village avec un riche patrimoine (Gimel-les-Cascades), je me souviens qu’on allait souvent voir le château et le spectacle de son et lumière l’été avec les costumes. Ce sont des souvenirs qui m’ont marqué.
Depuis petite, je suis très intriguée par les modes de vie de nos ancêtres, les cultures, les mythes, les légendes. Je lisais beaucoup de romans historiques quand j’étais au collège (vive Christian Jacq et Alexandre Dumas !). Ça ne m’a jamais quitté.
Un lieu qui t’a particulièrement marqué ? Explique-nous
Je me souviens de la première fois que j’ai vu Najac en Aveyron. C’était un peu par hasard, nous allions, avec mon compagnon, dans sa famille et nous avions décidé de prendre les petites routes. En voyant le panneau routier avec le pictogramme “patrimoine”, nous nous sommes dit “pourquoi pas” et là ça a été un choc. Je ne m’attendais pas à ça : la place médiévale bordée de maisons en pan de bois et surtout le point de vue sur le château. C’était il y a 13 ans, j’y suis retournée depuis, j’y ai même travaillé et ça reste un des villages préférés.